MAROC
ENTRE SOUKS ET DÉSERT
Lorsque je vivais en France, aller au Maroc c’était comme voyager dans le sud pour les Québécois… J’ai eu la chance de vivre un peu plus d’un an pour le travail à Marrakech, une magnifique ville impériale appelée la ville rouge de par ses teintes ocre, et c’est pourquoi j’aimerais vous parler de mes coups de cœur, car le Maroc mérite vraiment d’être découvert, tant pour ses villes impériales, que pour son désert et ses palmeraies, ou encore sa gastronomie.
La plupart des édifices religieux ; les Mosquées, Mausolées et Médersas (écoles coraniques) ; témoigne de la beauté architecturale avec les zelliges bleus et verts (carreau de faïence artisanal et le vert étant la couleur de l’islam) qui ornent murs et sols, le bois sculpté dans un détail surprenant, de hautes portes, des arcs, des colonnes et des patios ouverts.
La médina de Marrakech, entourée de remparts, est le cœur historique de la ville. Lorsque l’on passe l’une des 10 portes impressionnantes (« Bab » en arabe) qui marque l’entrée de la médina, c’est un voyage vers un autre monde : le bruit, l’odeur, le monde, les chevaux tractant les charrettes avec les hommes criant « Belek » (« attention »), des rues étroites et sinueuses (un vrai labyrinthe !) abritant des souks colorés, échoppes en extérieur où l’on se prend au jeu de la négociation !
D’ailleurs, visiter les souks est une véritable aventure en soi ! Vieux de 8 siècles, on ne compte pas moins de 18 souks organisés par domaine : le souk aux épices, le souk pour l’artisanat (céramique, poterie), celui pour les « babouches » (chausson marocain) et les vêtements, le bois, les tapis, le cuivre, teinture, bijoux, etc. À côté du souk aux épices, on peut acheter du musc à la coupe, super pour parfumer les armoires et les tiroirs.
La place Jemaa El Fna, située au cœur de la Médina, est un vrai théâtre de plein air. J’ai adoré manger au milieu des locaux, dans un stand modeste, des petites saucisses cuites au BBQ avec du pain et une petite salade de tomates et oignons coupés en petits dés (par contre ici on mange avec les doigts et le pain fait office de fourchette !). On peut aussi acheter un peu partout du jus d’orange fraichement pressé, naturellement sucré et savoureux.
La plus belle expérience à Marrakech est de loger dans un Riad, une demeure traditionnelle construite autour d’un patio central ou jardin intérieur ouvert. Ils sont situés au cœur de la médina et disposent de murs épais « medluk » pour créer une séparation nette entre l’agitation de dehors et la maison qui est un véritable havre de paix. On retrouve l’architecture traditionnelle avec zelliges et bois sculpté. Les Riad plus haut de gamme disposent d’une petite piscine pour se rafraîchir.
Une cuisinière, un peu comme une « mama marocaine », vous prépare le petit-déjeuner ; ne manquez pas les Msemmen, sorte de crêpe à base de semoule fine, que l’on mange le matin ou l’après-midi pour goûter avec du miel et un bon thé à la menthe appelé « Nanah » ; et sur demande le souper où vous aurez droit à goûter un bon couscous ou tajine ! La cuisine marocaine est savoureuse, saine, riche, épicée, mais non piquante, parfumée de cumin qui est un peu comme du sel, car on le retrouve sur toutes les tables ! Au Maroc, chaque région ou grande ville a sa propre façon de faire le couscous, mais aussi les tajines, un savoureux mijoté de viande (ou plus rarement de sardines) aux épices avec légumes et pomme de terre. Il en existe plusieurs variantes et recettes toutes aussi bonnes les unes que les autres, mais ma préférée est sans aucun doute celle aux keftas et œufs.
Après l’agitation de la médina, direction Zagora dans la sublime vallée du Drâa aux portes du désert. Entre immenses dunes aux teintes orangées, oasis, palmeraie, montagnes, forêts de Tamaris et d’Acacia, belle Kasbah… les paysages sont vraiment spectaculaires !
Mon plus beau souvenir, et le plus apeurant aussi, est lorsque nous sommes arrivés dans le désert de Erg Chegaga en VTT, on devait grimpé une immense dune… pour cela nous avons été obligés de nous y prendre à 3 fois, car il fallait accélérer assez pour ne pas s’enfoncer dans le sable, mais il fallait s’arrêter à temps au pic de la dune pour ne pas s’envoler… Après toutes ces émotions, balade à dos de dromadaire et installation au camp où nous avons passé la nuit dans un bivouac en plein milieu du désert. Savez-vous ce que j’ai trouvé de magique dans cette expérience ? D’une part, se retrouver à partager un tajine sur des tapis à la lueur des bougies au son de la derbouka (instrument traditionnel berbère) dans une bonne ambiance, puis le lendemain, se réveiller au lever du soleil au milieu des dunes qui étrangement se sont comme déplacées durant la nuit… une sensation de bien-être et de dépaysement garantie !
Karine Goethals | Collaboratrice & spécialiste en voyage